Senin, 10 Februari 2020

Personne n'en sortira vivant

Category: Livres,Romans policiers et polars,Romans noirs

Personne n'en sortira vivant Details

La nouvelle qui donne son titre au recueil en annonce le thème et la couleur. Pourtant, parmi les acteurs de ces onze textes, certains s'en sortiront. Ils vivront, en tout cas, à défaut de s'en sortir totalement. Certes, le monde de Marc Villard n'est pas essentiellement un « monde de lumière », surtout pour cette jeune Noire de Kinshasa, enceinte suite à un viol collectif au Rwanda et qui vient accoucher en France. Mais des moments d'humanité et des traits d'humour caustique viennent éclairer cette toile sombre, de même que la poésie à l'élégance électrique qui caractérise le « style Villard ».« La musique est dans la tête de Marc Villard, raconteur d'histoires, et dans ses nouvelles qu'il écrit à coups de burin, à coups de boule, à coups de flingue - en orfèvre. » (Pierre Pelot)

Reviews

De tous les nouvellistes du polar franais, Marc Villard est de trs loin le plus dou et sans doute le seul qui possde un univers digne de ce nom, mais au-del de ses thmes rcurrents -le jazz, la nuit, la drogue, l'errance...-, c'est son criture qui rend chacun de ses textes si prcieux. La beaut se cache derrire chaque mot, au dtour de chaque phrase. Pardon pour ce clich, mais Villard est un pote. Et un alchimiste. Il prend bras le corps la boue de nos socits et la transforme en or littraire. Mme lorsqu'elle plonge au coeur de l'immonde, sa prose demeure diaphane, arienne. Et lorsqu'il s'avise de faire du commentaire social ou politique, ce n'est jamais en chaussant des gros sabots. Villard est un subtil, qui sait avancer masqu. Sous sa plume, tout un petit monde s'agite, se flingue, baise et crve, partag entre la folie et le dsespoir, mais personne ne songe faire la Rvolution. Chacun, ici, pense d'abord sa propre survie, son propre salut, car l'horizon se limite souvent au bout de la rue et l'avenir consiste rester vivant jusqu'au lendemain. Oui, la noirceur est partout, chez Villard, mais c'est une noirceur traverse d'clairs aveuglants, comme chez David Goodis. C'est surtout une noirceur derrire laquelle on sent percer une immense humanit et une immense compassion pour tous les losers, les paums, les sans-voix, tous ceux qui restent en rade, au bord de la route. On sent bien que dans le Paradis de Villard, ce sont les junkies, les clodos et les filles de joie qui auront les meilleures places. Et Bud Powell sera au piano!

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